mercredi 30 novembre 2016

Bons Baisers d’Istanbul (2/3)


Plagiat de scène de film ou presque. C’est le milieu de la nuit et je me réveille avec des « Allahu Akbar » qui me traversent le corps. Ils proviennent de l’appel à la prière du muezzin de la Grande Mosquée Bleue. Notre hôtel se trouve à quelques dizaines de mètres et par conséquent son appel résonne en dolby surround dans notre chambre. Un bref instant, je revis la scène de OSS 117 «Le  Caire nid d’espions » dans laquelle Jean Dujardin décide de s’en aller couper le micro du muezzin. Je lève la tête. Mon Ottomane répond à l’appel en priant dans le lit. Me voyant émerger tout ébouriffé, elle me caresse le crâne en me disant « rendors-moi mon cœur ». Je me rendors. Puis c’est moi qui la réveille façon appel vibrionnant. Sans doute l’expression d’une revanche à prendre sur le minaret d’à côté.

En début d’après-midi, lorsque nous partirons à la conquête d’Istanbul, nous assisterons carrément à un battle-muezzin entre celui de la Mosquée Bleue et celui de la Basilique Sainte-Sophie. Il y aura presque un côté rigolo genre « This is the Voice ! ».

Ah ! La Mosquée Bleue ! Aux décorations intérieures aussi sublimes qu’épurées faites pour élever l’âme, bien plus efficacement, à mon gout, que celles du blockhaus iconographique qu’est la Chapelle Sixtine. Un lieu où règne également une très grande tolérance. Pour preuve, la touriste allemande peut se permettre d’y entrer non voilée sans se faire rappeler à l’ordre.

Quant à Sainte Sophie ! Mon Dieu ! Quinze siècles et toujours là, majestueuse, tout comme d’autres monuments romains telle que la basilique Citerne et son incroyable labyrinthe aquatique dans lequel on s’attend voir débouler à tout moment un Minotaure ou une Gorgone. Gorgone dont nous finirons par trouver la tête sous un pilier de la Basilique.

Quelles merveilles ! Je me surprends à remercier les Turcs de les avoir si bien préservés. Je me dis même que l’on ressent l’ancienne puissance romaine bien mieux ici dans « La Cité », sens premier d’Istanbul, qu’à Rome dans laquelle les ruines du « Foro romano » m’ont offert un sentiment de désolation. Perso j’aurais rebâti tout ça à l’identique pour faire revivre la splendeur passée…


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