jeudi 22 août 2013

Avoir la Femme dans la peau


Difficile de ne pas avoir la femme dans la peau. Très difficile même. D’ailleurs je suis persuadé que Dieu est soit profondément hétérosexuel soit lesbienne. Non mais regardons nous les hommes. Même si globalement le mâle n’est trop mal fichu, pourquoi le Concepteur nous a-t-il collé au beau milieu du corps un appareil génital aussi pendouillant qu’inesthétique. Une sainte horreur ! Et que l’on ne me dise pas qu’il ne pouvait pas faire autrement pour maintenir les testicules à une température qui permette de conserver notre descendance au frais. Oui, trêve d’excuses bidons pour la bonne raison que tout le bazar de mes divins félins se trouve à l’intérieur. CQFD, Dieu après s’être appliqué sur la femme a bâclé l’homme parce qu’il est soit hétérosexuel soit lesbienne. Comme moi quoi !

Oui, j’ai la femme dans la peau. La femme, c’est plus fort que moi. Pas toutes, je vous l’accorde, mais celles qui me scotchent littéralement, oui. En leur présence, je me sens d’ailleurs comme superman au contact de la kryptonite, affaibli, perdant une partie de mes moyens, intimidé, troublé, la mâchoire du bas légèrement décrochée et le regard un tantinet hagard. 

Tiens, illustrant cela, je me souviens de la fois où je suis rentré dans un bureau plongé dans la pénombre, tombant alors sur une reine brune qui en se tournant vers moi m’a laissé aussi coi que stupéfait, la mâchoire du bas légèrement décrochée et le regard hagard. Je devais avoir l’air aussi con qu’interdit. Sans doute étonnée, elle me demandait « ça va ». Me ressaisissant, j’ai répondu que oui alors que j’avais plutôt envie de dire « tu es encore plus belle dans la pénombre, une chose aussi rare que précieuse ». Ah, ce que la brute épaisse et velue que je suis peut aimer se sentir vulnérable, un peu défait, ces courts instants, avant de se draper fissa dans sa dignité toute guerrière. 

Leur présence. Et je ne vous parle pas de la démarche, de la voix de ses mêmes femmes envoûtantes ; ni de leur regard où l’on retrouve aussi bien la fragilité de la petite fille apeurée que la fierté des déesses-mères ; ni de leur parfum, ou de leur si délicieuse saveur intime ; ni du grain de leur peau, et de la douceur de leur duvet. 

Ce que je peux aimer y promener mes doigts. Que ce soit au milieu de sa chevelure, sur le lobe de ses oreilles, sur ses lèvres ; pianoter sur sa nuque, sur son dos, sur son ventre, m’attarder sur ses seins, en reconnaître le moindre détail, grain de beauté, jouer avec et les faire miens ; puis perdre toute raison sur ses cuisses, son séant, les mains avides de ce contact, de cette préhension ; avides de toutes les sensations qu’elle me livre, jusqu’à la délivrance. J’aime exploser en elle, m’y abandonner. Autant que de la voir jouir, ses cornées se fissurant comme des boucliers ; la voir lâcher prise puis se recroqueviller, tremblotante, se réfugiant dans mes bras, la boucle ainsi bouclée, l’harmonie alors parfaite.

C’est certain, j’ai la femme dans la peau. Brune elle est mon yang, blonde elle est mon yin. Elle tourne en moi comme l’alpha et l’oméga, me rend aussi fou que sage, me capture et me libère, me comble et me vide, m’assombrit et m’éclaire ; mes plus jolies joies, mes plus belles peines, preuve ultime de son importance… 

SILio Iglesias (photo "yin-yang" de Gino Quattrocchi)

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